Contexte : innovation dans le Paysage Audiovisuel Français. Le mardi 4 avril 2017, l’intégralité des onze candidats au premier tour d’une élection présidentielle est pour la première fois réunie sur le même plateau télévisé, en vue d’un débat. A l’initiative des chaînes d’information en continu, cette grande première se solde par un spectacle déplorable, qui a surtout servi de tremplin médiatique aux petits candidats comme Philippe Poutou, Nathalie Arthaud et Jacques Cheminade.
Hier soir devant ma télé, j’essayais d’imaginer des étudiants japonais en économie en train d’écouter nos onze candidats à l’élection présidentielle, débattre sur leur stratégie pour sortir notre pays du marasme économique.
Au regard du «haut» niveau de technicité des échanges sur les sujets économiques, ainsi que de notre collection récurrente de candidats exotiques (Poutou, Arthaud et consorts), je me suis dit que lesdits étudiants japonais auraient trouvé cette discussion bien curieuse. Qu’ils en seraient arrivés à la conclusion que, décidément, pour entendre en Europe des propos sérieux de la part de candidats au pouvoir suprême, il valait mieux porter son attention sur l’Allemagne.
Outre-Rhin, on se fait un devoir de rester dans le réalisme, indépendamment de sa couleur politique. Même les socialistes évitent de développer des propos de «joueurs de flûte» pour reprendre l’excellent titre de l’essai d’Albin Chalandon en date de 1977 visant à dénoncer la folie du programme commun… c’est dire si en quarante ans, nous avons vraiment élevé le niveau du débat en termes scientifiques !
Pour preuve, ce slogan électoral du SPD, le Sozialdemokratische Partei Deutschlands (pour rappel, toujours membre adhérent de l’Internationale socialiste) slogan choisi en 1974 par le grand ami de notre ancien Président Valéry Giscard d’Estaing, alors que ses camarades socialistes en France à l’initiative de François Mitterrand optaient à la même époque pour… «Changer la vie» !
En France, un candidat – même Les Républicains – qui choisirait un slogan comme celui de Schmidt (slogan illustrant en fait la logique économique de la politique de l’offre) serait battu à plate couture…